La notion d’« exclusion de rupture » est de plus en plus présente dans le domaine de la sûreté nucléaire. En contrepartie d’un renforcement des exigences de conception, de fabrication et de suivi en service de certains matériels, elle permet à leurs fabricants et exploitants de considérer qu’une rupture de ces matériels est, si non impossible, du moins « extrêmement improbable ». En conséquence de quoi ils n’ont pas à faire l’hypothèse d’une éventuelle défaillance de ces matériels dans leur démonstration de sûreté et aucune disposition n’est prévue pour en limiter les conséquences... Cette notion d’« exclusion de rupture » soulève donc de réelles questions de fond, d’autant que son extension récente à de nouvelles catégories de matériel fait craindre un glissement d’une approche déterministe à une approche probabiliste de la sûreté nucléaire, tandis que l’affaire de la cuve de l’EPR de Flamanville a montré l’acceptation d’un état de fait allant directement à l’encontre des principes à la base de la notion d’« exclusion de rupture »...