La construction envisagée de deux réacteurs EPR2 sur le site de Gravelines, à partir de la fin des années 2020, entraînerait une augmentation notable des émissions de gaz à effet de serre avant l’échéance de la neutralité carbone en 2050. A contrario, la réduction de ces émissions pourra être assurée par l’application de mesures d’efficacité énergétique et par la mise en œuvre d’installations éoliennes, photovoltaïques, de méthanisation et de chaleur renouvelable et de récupération.
L’EPR2 est conçu comme une "simplification" de l’EPR, portant malheureusement sur des équipements vitaux pour la sûreté : enceinte de confinement, non protection des combustibles irradiés par cette enceinte, ralentisseur de corium, etc.
L’EPR2 présente un défaut majeur : l’absence de parade à l’accident grave (fusion du cœur envisageable) en cas de perte de refroidissement, tout en mettant en place des dispositifs qui devraient permettre d’éviter l’accident majeur (impacts sur l’environnement) dont la fiabilité reste à démontrer.
Le site de Gravelines est particulièrement mal adapté à l’implantation d’EPR2 pour trois raisons majeures : la vulnérabilité des réacteurs existants et nouveaux aux risques physiques (inondations notamment) ; la vulnérabilité de ces réacteurs aux risques d’accident industriel, aggravé par l’effet domino induit par le grand nombre de réacteurs ; la vulnérabilité économique des installations industrielles vis-à-vis d’un accident nucléaire grave, vulnérabilité peu analysée jusqu’à ce jour.
Par ailleurs, comme le souligne la Cour des comptes dans son rapport de janvier 2025 (la filière EPR : une dynamique nouvelle, des risques persistants), les coûts de l’EPR2 ne sont pas maîtrisés et sa rentabilité prévisionnelle reste inconnue. Raison supplémentaire de surseoir à la construction des EPR2 de Gravelines.
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