Quatrième visite décennale des réacteurs de 900 MW : Le récupérateur de corium

, par   Bernard Laponche

Résumé

Dans les réacteurs à eau sous pression et uranium enrichi (REP) qui équipent les 19 centrales nucléaires d’EDF en France, l’accident grave le plus probable peut se produire du fait de la perte du refroidissement des éléments combustibles, entraînant leur fusion et la formation du corium, amas d’uranium irradié et de matériaux de structure porté à haute température (2500°C). Ce corium peut alors percer la cuve du réacteur, puis s’enfoncer dans le radier en béton socle du réacteur jusqu’à le percer, entraînant une grave pollution radioactive du sous-sol et d’une éventuelle nappe phréatique. Dans les réacteurs actuels, il n’y a as de parade à un tel événement. Dans l’EPR en construction à Flamanville, une innovation, le « récupérateur de corium », a été conçue pour pallier cette situation en concevant un dispositif d’étalement et de refroidissement du corium en sortie de cuve, garantissant qu’il n’attaque pas le béton du radier. Un dispositif simplifié a dû être installé sur les deux réacteurs de Fessenheim pour leur permettre de continuer à fonctionner au-delà de leur troisième visite décennale. Un procédé du même type, le « stabilisateur de corium », est proposé par EDF dans le cadre des travaux exigés par l’Autorité de sûreté (ASN) afin de se rapprocher le plus possible des dispositifs de sûreté de l’EPR., consistant en une zone d’étalement du corium après percement éventuel de la cuve suivi d’un noyage passif du corium par de l’eau. Ce dispositif simplifié n’assure pas la suppression du risque as sa réduction. Cette note présente le avis de l’ASN et de l’IRN sur ce dispositif.