Ce qui frappe immédiatement quand on se remémore la vie de Martine Barrère, c’est sa préoccupation constante d’inscrire la science dans la société. Rapprocher les chercheurs des citoyens, rendre accessibles les enjeux sous-jacents aux controverses scientifiques, susciter et mettre à la disposition du débat démocratique une expertise indépendante, multiple et intelligible, bref, réconcilier la culture, l’action politique, la démocratie et la science ont, en permanence, guidé sa démarche professionnelle. Il nous a donc paru important de rassembler dans ce numéro de la revue Les Cahiers de Global Chance, dont elle a été l’une des animatrices principales, une sélection de textes et témoignages, rassemblés sous quatre rubriques : « Chercheurs et citoyens », « Science, patrimoine commun », « Risques et débat démocratique » et « Profession journaliste ». Ces textes et témoignages sont en effet à nos yeux autant d’hommages qui permettent de mieux cerner à la fois la diversité de l’action et l’unité des préoccupations de Martine Barrère, mais aussi de mesurer à quel point elle a su développer des synergies de pensée entre des personnalités très diverses de la communauté scientifique ou journalistique, du monde des décideurs industriels ou politiques, et des associations.
Ce qui frappe immédiatement quand on se remémore la vie de Martine Barrère, c’est sa préoccupation constante d’inscrire la science dans la société. Rapprocher les chercheurs des citoyens, rendre accessibles les enjeux sous jacents aux controverses scientifiques, susciter et mettre à la disposition du débat démocratique une expertise indépendante, multiple et intelligible, bref, réconcilier la culture, l’action politique, la démocratie et la science ont, en permanence, guidé sa démarche professionnelle.
Avec sa double culture de scientifique et de journaliste, avec sa rigueur, sa passion et son indépendance d’esprit, Martine a marqué notre époque. En refusant les modes, en bataillant pour faire partager le savoir, en s’impliquant pleinement dans les grands débats sur l’évolution et l’avenir de la recherche, elle a inventé une nouvelle façon d’exercer son métier. Son champ d’action débordait le strict cadre de la vulgarisation scientifique, pour s’étendre aux grands enjeux de société, qu’il s’agisse du développement des pays du Sud, de l’éthique et de la politique de la recherche, de la construction d’une Europe de la science et de la technique, des risques technologiques, ou de l’environnement et du développement durable. Par son sens critique, ses interrogations permanentes, Martine nous faisait remettre en cause, bouger, en un mot : agir.
Il nous a donc paru important de rassembler dans ce numéro des Cahiers de Global Chance, dont elle a été l’une des animatrices principales, quelques textes et témoignages permettant de mieux cerner à la fois la diversité de son action et l’unité de ses préoccupations. Ils montrent que, par son influence, elle a su développer des synergies de pensée entre des personnalités très diverses de la communauté scientifique ou journalistique, du monde des décideurs industriels ou politiques, et des associations. Textes et témoignages – chacun avec une approche et un style propres à leur auteur - sont rassemblés sous quatre rubriques : « Chercheurs et citoyens », « Science, patrimoine commun », « Risques et débat démocratique », « Profession journaliste ».
Notre objectif : tenter de mettre en lumière les connivences et les complicités intellectuelles suscitées par sa pratique du journalisme, mais aussi par son engagement militant autour des questions de science, démocratie et société. Martine avait réussi à être à la fois journaliste et militante, sans compromissions et avec une égale compétence et un grand rayonnement dans ces deux domaines. Ce dossier comporte également un article inédit de Martine sur la communication de la science et la nécessité de concevoir de nouveaux rapports entre scientifiques et citoyens.
Mais il ne s’agit là que d’une première étape. Les quatre associations dans lesquelles elle n’a cessé de s’impliquer jusqu’à ces derniers mois, malgré la maladie – AITEC (1), 4D (2), Forum Plutonium et Global Chance - ont décidé de se grouper pour organiser, en partenariat avec le journal Le Monde Diplomatique, un colloque sur le thème « Science, pouvoir et démocratie » les 4 et 5 octobre 1996, en hommage à son action.
Vous trouverez dans ce numéro, en pages centrales, le texte de motivation d’un tel colloque et un premier appel à contributions. Nous vous demandons de réagir rapidement à cet appel, avant le 30 mars 1996. C’est, en effet, à partir de ces premières contributions que nous comptons structurer le travail de préparation de ce colloque. Nous en attendons non seulement des débats de fond, mais aussi et surtout des propositions institutionnelles et fonctionnelles de nature à faire évoluer les pratiques et les relations actuelles entre la science et la société. Si ce colloque permet, comme nous l’espérons, de nouvelles avancées sur les chemins que Martine a contribué à défricher avec la passion et la compétence que chacun lui reconnaît, voilà sans doute le plus bel hommage que nous pourrions lui rendre.
Catherine Allais et Benjamin Dessus
(1) Association Internationale des Techniciens, Experts et Chercheurs. (2) Dossiers et Débats pour le Développement Durable.
Petit mémento des déchets nucléaires Éléments pour un débat sur les déchets nucléaires en France Les Cahiers de Global Chance, hors-série n°2, septembre 2005, 48 pages
Petit mémento des énergies renouvelables Éléments pour un débat sur les énergies renouvelables en France Les Cahiers de Global Chance, hors-série n°3, septembre 2007, 84 pages