En ces temps de débat sur le futur énergétique de la France, il est bon que chacun entende les paroles d’un certain nombre de responsables récents ou actuels de la sûreté nucléaire dans quatre pays : Allemagne, Belgique, Etats-Unis, France.

En ces temps de débat sur le futur énergétique de la France, il est bon que chacun entende les paroles d’un certain nombre de responsables récents ou actuels de la sûreté nucléaire dans quatre pays : Allemagne, Belgique, Etats-Unis, France.
Créée en 2001, la société AREVA a connu bien des vicissitudes jusqu’à son démantèlement en 2019 et même au-delà, dans son format résiduel circonscrit au réacteur finlandais d’Olkiluoto. Censée être, avec EDF, le fer de lance de l’industrie nucléaire en France et dans le Monde, l’entreprise n’a pas été avare de communiqués souvent dithyrambiques relayés dans la presse.
L’EPR est un acronyme connu. Avec 1650 MW, c’est le réacteur le plus puissant du monde. Fer de lance de la politique industrielle nucléaire, le programme a connu et connaît encore de nombreuses vicissitudes. Une version nouvelle, l’EPR2, est censé devenir la base du renouveau nucléaire français.
La notion d’« exclusion de rupture » est de plus en plus présente dans le domaine de la sûreté nucléaire. En contrepartie d’un renforcement des exigences de conception, de fabrication et de suivi en service de certains matériels, elle permet à leurs fabricants et exploitants de considérer qu’une rupture de ces matériels est, si non impossible, du moins « extrêmement improbable ». En conséquence de quoi ils n’ont pas à faire l’hypothèse d’une éventuelle défaillance de ces matériels dans leur démonstration de sûreté et aucune disposition n’est prévue pour en limiter les conséquences... Cette notion d’« exclusion de rupture » soulève donc de réelles questions de fond, d’autant que son extension récente à de nouvelles catégories de matériel fait craindre un glissement d’une approche déterministe à une approche probabiliste de la sûreté nucléaire, tandis que l’affaire de la cuve de l’EPR de Flamanville a montré l’acceptation d’un état de fait allant directement à l’encontre des principes à la base de la notion d’« exclusion de rupture »...
En renvoyant aux calendes grecques la perspective d’un usage des matières radioactives dites « valorisables » - mais de fait non valorisées -, l’abandon du projet Astrid fait s’écrouler le château de cartes patiemment mis en place par l’État nucléaire : le mythe du « cycle fermé » ne tient plus, et le casse-tête des « matières et déchets radioactifs » reste entier...
Benjamin Dessus, Alternatives Économiques, mardi 24 septembre 2019
Initié au début des années 1990, l’EPR a été conçu dans un contexte post-Tchernobyl et est sans doute plus sûr que les réacteurs plus anciens. Mais il est aussi plus gros, plus complexe, plus coûteux, et donc impossible à exporter dans de nombreux États, alors que la France sʼest lancée dans (...)
12 ans de chantier, et autant de milliards gaspillés, pour un projet dont l’on savait dès l’origine - au début des années 2000 - qu’il serait inutile à la satisfaction des besoins français en électricité avant 2025...
Global Chance, communiqué de presse du jeudi 20 juin 2019
A partir des données 1976-2018 des exploitants et de leurs autorités de contrôle nous traitons de la controverse sur le bilan des déchets ultimes des la filière électronucléaire. Cette revue des données nous conduit à un résultat historique totalement différent de celui retenu par les (...)
Les cuves qui contiennent le cœur du réacteur sont l’un des rares équipements non remplaçables de nos centrales nucléaires vieillissantes : la durée de vie de ces installations est en conséquence directement liée à la justification de l’aptitude à l’emploi de leurs cuves respectives. En effet, (...)
Retraitement et enfouissement : la doctrine française en ce qui concerne les « matières et déchets radioactifs » est immuable depuis des décennies, et l’industrie nucléaire, avec le soutien indéfectible de l’État français, poursuit sans démordre de cet alpha et oméga sa politique du fait accompli... Le débat public officiel qui s’engage est-il susceptible de changer la donne ?
Global Chance et ses membres dans le « Débat public Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs » de 2019
Les Dossiers de Global-Chance.org