Introduction des textes CH4 sur site GC
Le méthane (CH4) est un puissant gaz à effet de serre (GES). Il se situe en deuxième position, après le gaz carbonique (CO2) pour l’importance de l’impact de ses émissions sur le réchauffement climatique.
Du point de vue de leur effet sur le climat, deux grandes caractéristiques distinguent les émissions de CO2 et celles de CH4 : leur « forçage radiatif » et leur « temps de résidence » dans l’atmosphère. Le forçage radiatif d’une tonne de GES présente dans l’atmosphère est la valeur du bilan énergétique de l’atmosphère due à la présence de cette quantité de GES. Ce qui compte est donc la concentration de ce gaz à une date donnée ; le forçage radiatif du CH4 est environ 100 fois supérieur à celui du CO2. La durée de résidence du CO2 après une émission est une courbe assez rapidement décroissante d’une moitié environ jusque vers 50 ans, puis une quasi stabilisation au-delà. Celle du CH4 est une forte décroissance jusqu’à environ 50 ans, puis une présence quasi nulle.
Dans les actions de réduction des émissions de GES, des programmes distincts peuvent et doivent être appliqués selon le GES concerné. Cela est particulièrement vrai pour le CH4 par comparaison au CO2 car nombre des activités humaines responsables des ses émissions (déchets urbains ou agricoles, rizières, élevage de bovins…) sont très différentes de celles responsables des émissions de CO2 (principalement liées à la production et la consommation des énergies fossiles).
Cependant, il a paru nécessaire, notamment du fait des travaux du groupe économique du GIEC, afin d’envoyer un message « simple » aux responsables politiques et surtout pour permettre la « commercialisation » des actions de réduction des émissions de GES, de raisonner sur un seul gaz, « équivalent CO2 », en additionnant aux émissions de CO2 celles des autres GES grâce à un coefficient d’équivalence permettant d’exprimer une tonne d’émissions de chaque GES en « tonne équivalent CO2 (teq CO2) ». C’est sur cette valeur globale que les responsables politiques, à l’occasion des « Conférences des parties » (COP) notamment, fixent des objectifs sur la réduction des émissions de GES à réaliser à tel ou tel horizon afin de limiter autant que possible les températures moyenne de l’atmosphère dans le futur. Le GIEC a ainsi proposé d’utiliser le « Potentiel de réchauffement global » (PRG) comme coefficient d’équivalence.
Dans le « Protocole de Kyoto » de décembre 1997, la valeur du PRG a été choisie à un horizon de 100 ans après l’émission. Cette valeur était alors de 21. Elle est aujourd’hui de 28 d’après les publications récentes du groupe des physiciens climatologues du GIEC.
Dire que le PRG du CH4 sur une période de 100 ans est de 28, c’est dire que l’émission ponctuelle de 1 tonne de CH4 l’année N a une influence sur le climat, 100 ans après la date de cette cette émission, égale à celle d’une émission ponctuelle de CO2, la même année N, de 28 tonnes.
Cette façon de procéder est contestable car elle présente de manière erronée la contribution du CH4 au réchauffement climatique. Les deux notes présentées en pièces jointes proposent une autre méthode d’équivalence, plus conforme aux calcules présentés par le Groupe de travail 1 du GIEC.
Lire les textes complets.
Texte de Bernard Laponche, publié dans La Recherche mars 2008
Calcul du PRG de méthane à un horizon donné
Tableur permettant le calcul du PRG de CH4 à un horizon donné