Quand bien même certains voudraient le croire, le dernier rapport du GIEC ne fait pas du nucléaire une option privilégiée. Pleinement conscient que le niveau d’émissions de CO2 est loin d’être le seul critère pour le choix d’une technologie énergétique, le GIEC souligne que la part du nucléaire dans la production d’électricité (11% en 2012) a décru depuis 1993 et que le déploiement de cette option se heurte à de nombreux obstacles et risques : sécurité opérationnelle, gestion des déchets, enjeux de prolifération, risques financiers et réglementaires, perception publique défavorable. Surtout, le GIEC souligne que « l’analyse des scénarios d’atténuation [580 ppm] a montré que l’exclusion de l’énergie nucléaire […] se traduirait seulement par une légère augmentation des coûts d’atténuation […] ». Le GIEC se montre donc extrêmement prudent, voire très réservé, dans son jugement, et on ne peut en aucune façon prétendre qu’il soutient l’option nucléaire dans la lutte contre les changements climatiques.